Une fois la période fraîche passée (les mois d'hiver), vos Correlophus d'âge mûr (15 mois pour un poids de 35g environ) seront tout disposés à s'accoupler , si un mâle est mis au contact d'une ou de plusieurs femelles.

Pour se faire, le mâle abordera la femelle en la mordillant, puis en grimpant sur elle, la tenant fermement à la nuque, qu'elle soit sur une branche, ou bien sur la vitre de son terrarium.
Les accouplements ne sont pas d'une grande délicatesse, ce n'est jamais une partie de plaisir pour les femelles. Il se peut qu'un de vos Ciliatus y laisse sa queue ! (elle ne repousse pas rappelons le).

L'accouplement en lui même , peut dûrer de 10 a 30min en règle générale, pendant cette période, le mâle sort ses deux hémipénis pour les insérer dans la femelle. A la fin de cet accouplement, il la lâchera, et devra les faire rentrer (il se peut que les hémipénis de rentrent pas correctement, c'est un problème qui arrive de temps en temps, il faudra alors aller chez un vétérinaire pour qu'il procède à l'ablation de l'hémipénis qui ne rentre pas), mais rassurez vous, il pourras toujours reproduire avec son 2ème hémipénis.

Va s'en suivre une période calme. Vos femelles en âge de pondre ou qui l'ont déjà fait, devraient au bout d'un mois, pondre leurs oeufs dans le substrat , ou bien dans une boîte à ponte (nous y reviendront).
Pour les femelles dont la ponte serait la 1ere, il se peut qu'elles ne pondent pas directement 1 mois après l'accouplement, car elles ne seraient pas encore matures sexuellement.
Mais ! Les C.Ciliatus, comme d'autres espèces de lézards, enmagasinent le sperme de leur partenaire, et peuvent faire plusieurs ponte avec un seule accouplement, sur une année entière !  Du coup , si votre femelle ne pond pas toute suite, pas la peine de s'inquiéter, elle peut très bien le faire plusieurs mois après.

Ceci n'encourage biensûr pas les accouplements précoces, n'oubliez pas qu'une ponte déclenchée sur une femelle trop jeune ou en sous poids, peut aussi lui causer fatigue, rétention d'oeufs, sous-alimentation, et suite à ça , la mort de l'animal. Ne forcez donc pas la nature, et laissez lui le temps d'être mature et d'avoir un poids convenable , pour que tout se passe pour le mieux !

Une fois la femelle accouplée, un point important à noter est le calcium ! Une femelle en pleine gestation, va avoir besoin d'une bonne quantité de calcium pour créer ses oeufs (la coquille en étant composée), il faudra donc lui fournir une alimentation adaptée (Repashy, écrasé de fruits adaptés, grillons soupoudrés de calcium..).
Les stocks de calcium chez les Ciliatus sont visible dans leurs réserves calciques, deux petites boules qui sont visibles au fond de leur gueule,
vous pouvez ainsi vérifier si vos femelles ont leurs réserves pleines ou non , en leur ouvrant délicatement la gueule , pour ceci , une légère pression sur le côté de la machoire devrait suffir.

La ponte se passe normalement à la nuit tombée, les femelles aimant  bien se sentir à l'abris pour pondre. Si vous voyez votre femelle tourner toujours autour du même endroit, il y a de fortes chance pour qu'elle y ponde, ou qu'elle y ai déjà pondu !
Les miss pondent donc dans leur substrat, il est important d'en avoir une bonne épaisseur (10 a 15cm), car celles ci creusent, et s'y enterrent presque entièrement pour y déposer les oeufs), pas assez de substrat, et la femelle risque de ne pas pondre et de faire une rétention d'oeufs.
Le substrat, pour la ponte , devra être humide, mais pas détrempé, au risque de faire pourrir les oeufs. La femelle pondra normalement dans un coin frais, à l'endroit qui lui convient.
Pour le substrat, tourbe blonde , terreau bio, tourbe de coco sont possibles.
Si ces substrats ne sont pas présents dans votre terrarium, il est possible, pour que la femelle ponde, de créer une boite de ponte ! Prenez alors
une boite type plastique assez profonde de manière a pouvoir y mettre 15 bons centimètres d'épaisseur de substrat humide, et mettez la dans un coin du terra. C'est moins esthétique, mais cette méthode permet de centraliser le lieu de ponte, et de pouvoir surveiller plus facilement si il y a des oeufs à récolter ou non.

Passons maintenant aux méthodes d'incubation des oeufs ! 

Ca y est, votre femelle a pondu , vous l'avez vu ou alors vous vous en doutez ! Une fouille du substrat est nécessaire, car la femelle après avoir pondu , rebouche précautionneusement son trou de manière à ce que l'on ne remarque pas son passage.
Il faudra alors vous munir de délicatesse !
Armez-vous d'une cuillère, ou de quelque chose de petit qui vous permettra de gratter la terre petit à petit , sans risque d'abîmer les oeufs.
Les travaux archéologiques commencent !
Si il y a eu une ponte, vous découvrirez alors 1 ou 2 petits oeufs blancs dans le substrat ! Veillez surtout, en les prélevant, à ne pas les retourner si vous deviez les reposer dans des boites d'incubation ! Un petit marquage pourra être fait sur le dessus au crayon de papier , pour reposer les oeufs dans le bon sens, mais pas au crayon feutre, car ceci pourrait être néfaste à l'embryon, les oeufs respirant par des micro-pores.

Ca y est, le moment tant attendu est enfin arrivé, ils sont là ! 
             

Il est possible tout d'abord de voir si vos oeufs sont bien fécondés ! Pour ceci, une petite lampe de poche est nécessaire. Vous vous mettrez dans une pièce sombre, en plaçant la lampe de poche sous l'oeuf. Vous verrez alors à travers (si il est fécondé), de fines nervures rouges.
Si rien n'apparaît à travers, alors c'est une ponte blanche !

Exemple d'un oeuf fécond : 

Vous avez désormais la responsabilité d'un , ou de deux petits cocos ! Nous allons maintenant voir les différentes méthodes d'incubation possibles.

Méthode numéro 1 : Incubation In situ

Pour cette méthode, aucun prélèvement des oeufs n'est nécessaire ! Vous avez un substrat adapté de type tourbe, terre, mousse, feuilles mortes...
Vous pouvez laisser vos oeufs incuber dans le terra même !
Cependant, il y a des désavantages (et des avantages biensûr) à cette manière de faire.

Avantages : Une incubation "naturelle" , ou aucun matériel ne sera nécessaire au bon développement des oeufs, et des petits foetus ! Pas non plus de chauffage nécessaire, un substrat à température ambiante convient parfaitement.

Désavantages : Pas de possibilité de surveiller l'état des oeufs, et l'hygrométrie de votre substrat doit absolument être bonne ! 
Si trop d'eau imbibe le substrat, il y a de fortes chances pour que vos oeufs pourrissent. A l'inverse, si votre substrat n'est pas assez humide, vos oeufs vont alors flétrir ! Autre désavantage, si vos oeufs venaient à éclore, il est conseillé de tomber sur les juvéniles avant leurs parents, au risque de les voir partir dans l'estomac de ces derniers ! Donc il faut convenablement regarder dans son terrarium chaque jour au bout de 2 bons mois.

Méthode numéro 2 : Incubation à température ambiante

Nous avons donc, pour cette méthode , prélevé les oeufs de Ciliatus. Il faudra alors trouver une boite (type boîte de grillons) , et y déposer un substrat d'incubation. Mais alors, lequel ?

Montmorillonite calcinée, dite "Superhatch" de chez Repashy (trouvable sur le net via commande). Cette roche volcanique à beaucoup d'avantages, et très peu de désavantages, pour ne pas dire aucun. Elle absorbe très bien l'eau, et à la particularité de changer de couleur en séchant, ce qui à l'avantage de pouvoir voir en jetant un coup d'oeil, si il n'y a plus assez d'humidité pour l'incubation. Elle peut ensuite être mise dans de l'eau bouillante, pour la désinfection , rincée, puis réutilisée. Les oeufs seront alors enfouis au 3/4 ou déposés délicatement dessus.

Vermiculite : La vermiculite est l'un des meilleurs substrat d'incubation pour tout oeuf, après la Montmorillonite. Pour se faire , il faudra mettre l'équivalent de vermiculite et d'eau , et presser la vermiculite comme une éponge, pour qu'elle rejette le surplus d'eau. La vermiculite humide sera alors déposée dans la boîte, et les oeufs enfouis au 3/4 ou déposés délicatement dessus.

Tourbe blonde, terreau (que l'on peut mélanger à des feuilles mortes broyées).. peuvent être utilisés (comme pour une incubation in-situ), ils faudra, tout comme dans le terrarium, veiller à ce que ça ne soit pas trop , ou trop peu humide. A noter que la tourbe blonde, plus acide que le terreau , empêche le développement de champignons.

Sphaigne, sable , perlite peuvent aussi être utilisés comme substrats d'incubation, avec des résultats plus ou moins aléatoires.
Pour toutes ces méthodes, beaucoup de facteurs doivent être pris en compte, l'humidité, mais aussi la température, et les variations de température. Tout ceci influera sur le temps avant l'éclosion des oeufs, la santé des petits, ou le flétrissement / moisissement des oeufs.

Pour assurer un renouvellement d'air dans les boites, il est mieux de prendre une boite déjà trouée (des petits trous) du genre boite à grillon , mais pas trop trouée pour ne pas perdre l'humidité. On peut aussi ouvrir pendant quelques secondes la boite une fois par semaine.

Méthode 3 : Incubation en incubateur.

C'est une méthode que je n'opterais personnellement pas pour des oeufs de Ciliatus, toutefois, des personnes faisant des reproductions de plusieurs espèces et possédant donc un incubateur , seront tentés de le faire via cet appareil.
Il est important de savoir que selon la marque et la qualité de votre incubateur, une différence de degré et de pourcentage d'humidité peut être observé entre les valeurs affichées, et ce qu'il est vraiment , ils ne sont donc pas toujours fiables à 100%.

Les oeufs seront déposés dans des boîtes, sur de la vermiculite, de montmorillonite ou de la perlite, et l'incubateur fournira l'humidité nécessaire pour une bonne incubation, il ne sera donc pas nécessaire de détremper le substrat dans les boîtes.
Les boîtes seront laissées ouvertes, pour permettre aux oeufs de "respirer" et d'avoir accès à l'humidité de l'incubateur.
Il est possible , selon votre type d'incubateur, de laisser les oeufs directement sur une grille au dessus du bac d'eau chauffé de votre incub, en veillant bien , quand ils écloront, à ce que les petits ne puissent pas passer dans l'eau et se noyer.

Au niveau des températures, que ce soit in-situ, en boite ou en incubateur, il n'est pas conseillé de fournir une température au delà des 28°. La chaleur pourra certes, accélérer l'éclosion des oeufs, mais pourra aussi leur être fatale ou causer des malformations , ce ne sont pas des pogonas ou des geckos léopard, ils n'ont pas besoin d'antant de chaleur !
Les Ciliatus supportant mieux la fraîcheur, une température entre 20 et 26° sera parfait.
Le développement prendra plus de temps dans des températures de l'ordre de 20 a 24°, mais en contrepartie à la sortie des oeufs, les juvéniles seront d'un poids supérieur aux juvéniles incubés plus chauds.
Il n'est pas non plus nécessaire de garder une température constante, une variation de quelques degrés pourra être effectuée la nuit, en baissant d'un ou deux degrés.

Il est nécessaire , pour les oeufs , d'avoir une hygrométrie de 80 à 100%, ceci en veillant à ce que les oeufs ne soient pas détrempés par le substrat.

Selon l'incubation choisie, les oeufs pourront éclore dans une fourchette de 60 à 120 jours, 
60 étant les oeufs incubés à forte température, et 120 pour une incub plus longue mais plus naturelle et moins "forcée".

Et avec de la chance , vos petits en sortiront tous en bonne santé, et prêts pour leur nouvelle vie !

Nouveau post aujourd'hui pour apprendre à sexer votre gecko à crête.

Tout d'abord, il faut savoir qu'avant 8 mois environ, il est impossible d'être sûr à 100% du sexe de votre specimen. A cet âge là (voire 9-10 mois pour les retardataires), votre Ciliatus va développer si c'est un mâle, des hémipenis à la base de sa queue (bosse visible ci-dessous en dessous du cloaque).

  (source: http://www.forums.repashy.com/showthread.php?t=10832)

Chez les femelles, nous constaterons donc l'absence de ces hémipenis.

Mais il est aussi possible d'évaluer de manière approximative le sexe de votre juvénile, à partir de 3 mois ! La méthode consiste à avoir un peu de patience, ainsi qu'une bonne loupe ! Nous pouvons donc évaluer son sexe selon la présence ou non , d'une rangée de pores pré-anaux, situés quelques millimètres au dessus du cloaque. Si la présence de ces pores est bien visible, votre spécimen sera un mâle, dans le cas contraire, si il y a absence de pores pré-anaux, ce sera donc une femelle.

Voir ces pores n'est pas à la portée de tous, ce n'est pas franchement des plus évident à observer, une loupe ou une bonne vue sera nécessaire. Pour illustrer la présence de ces pores, rien de mieux qu'une illustration: on constate ainsi les petites écailles pourvues de microscopiques points, inexistants chez une femelle.

                                                 (source : www.happygecko.de)

A savoir que cette méthode de sexage est aussi possible chez d'autres espèces telles que l'iguane, certains autres geckos comme par exemple l'Eublepharis Macularius, ainsi que chez un des reptiles les plus courants en terrario : le Pogona Vitticeps.

L'espèce du R. Ciliatus est désormais reclassifiée.
Le nom Rhacodactylus est toujours utilisé pour les Leachianus, les Auriculatus ainsi que les 2 sous-espèces de Trachyrhynchus.

Pour les Ciliatus et les Sarasinorum, le nom est désormais depuis le 1er Juillet 2012 Correlophus.

Lien : http://www.mapress.com/zootaxa/2012/f/z03404p052f.pdf

Comme promis, un aperçu partiel des nombreuses phases existantes du R.Ciliatus. De nombreuses variations existent, je vais néanmoins vous montrer les principales.

On dit un R.Ciliatus Fired-down quand ses couleurs sont ternes, et Fired-up quand celles ci sont présentes et bien vives.

Paternless :

Il se distingue par un manque de couleurs ou de motifs. Les paterneless sont souvent dans les tons gris - bruns - verdâtres pour certains, voire ôcre.

Bicolor :

On appelle un R.Ciliatus Bicolor quand celui ci est de 2 couleurs différentes. Plusieurs tons existent.

Harlequin :

Les R.Ciliatus Harlequin se distinguent par un fond foncé sur lequel se dessinent des sortes de "flammes" plus claires qui montent à moitié des flancs de l'individu.

Extrême Harlequin :

Pour celui ci, les motifs en forme de flammes montent sur la quasi totalité des flancs du spécimen, toujours dans les même tons.

Flame / Fire : 

Ressemblant fortement au Harlequin, ce morph a donc tendance à être confondu. Le flame présente des dessins de flammes bien plus petites que celles du harlequin, et aucun motif sur les pattes.

Tiger :

Un fond de base avec d'espèces de "marbrures" qui s'en détachent plus ou moins foncées. Il existe une phase nommée Brindle, qui elle, est beaucoup moins marquée que pour le tiger (motifs plus clairs).

Dalmatian :

R.Ciliatus se démarquant par de nombreux points noir de grosseur plus ou moins importante. N'est considéré comme Dalmatian un R.Ciliatus ayant au minimum 25 points noirs bien visibles.

Pinstripe :

Les picots de la crête se démarquent d'une couleur crême plus ou moins visible : il existe donc des partial pinstripe ainsi que des reverse pinstripe.

Creamsicle :

Un fond d'une couleur claire dont se démarquent de doux tons crème. Cette phase là est cependant assez recherchée.

Chevron : 

Un C.Ciliatus présentant des motifs réguliers sur sa crète, en forme de V. Quand les motifs sont inversés, on parle alors de Chevron Back.

Halloween :

Bien souvent arlequin ou tiger, les Halloween se définissent par un fond marron beaucoup plus foncé , sur lequel se détachent des marquages oranges beaucoup plus vifs.

Moonglow :

R.Ciliatus Dont les pigment restent blancs (sans être pour autant un albinos). On le trouve certaines fois avec quelques points du morph dalmatian. Cela va sans dire qui lui aussi est fortement recherché.

Après toutes ces phases, certains traits visuels diffèrent :

Porthole :

Cette spécificité est dûe à des tâches blanches apparaissant sur les flancs du spécimen.

Crowned :

On les dit Crowned quand la tête du spécimen est massive comparé au reste du corps.

White Knee / White Fringe :

White Fringe se dit d'un spécimen présentant une ligne blanche à l'arrière de ses pattes postérieures (2) tandis que le trait White Knee se dit d'un specimen possédant une tâche blanche au niveau avant de la patte arrière. Les 2 sont souvent associée, et présents sur certaines phases en particulier.

White Wall :

Specimen possédant les traits du porthole, mais développés au point que le blanc forme une sorte de mur sur ses flancs.

Blushing :

Specimen possédant le dessous de la gorge rosé (pouvant aller jusqu'au ventre).

Les photographies présentées dans ce post ont été prises sur Internet pour illustrer les différentes phases, si l'une de ces photos vous appartient, je serais ravie de mettre la source ou votre nom, pour celà, me contacter. Merci !